Georges Bourbon, un retour vers le futur (1852-1901)
De la promotion 1875 de l’école des Chartes, Georges Bourbon a dirigé les Archives départementales de l’Eure de 1879 à 1901.
Les chercheurs lui doivent l’inventaire des séries G (1886), H (1893) et E (1899), de nombreuses notices et publications sur l’histoire, l’archéologie. Ses travaux scientifiques en font un érudit de son temps, diffusant un savoir à travers les sociétés d’art et d’histoire, libres et savantes avec lesquelles il collaborait.
Une autre réalité se profile toutefois… En 1895, il évoque dans son rapport d’activité “la marée montante des documents administratifs”, “les développements des diverses branches de l’administration”, “les accroissements progressifs” non “compensés par des suppressions correspondantes” ; il propose des listes de documents dont l’élimination est programmée, avec des critères précis de tri.
En 1896, un collègue le sollicite, car il se disait que “l’on avait découvert aux archives de l’Eure une méthode nouvelle, simple et facile qui permettrait au plus inexpérimenté d’effectuer sans peine des classements irréprochables”.
Georges Bourbon réfute cette rumeur, mais en cette fin de XIXe siècle, il commençait pourtant à formaliser, à son échelle, avec l’attention portée aux « suppressions de papiers inutiles » une méthodologie qui porte en germe la création de la série W, la notion de réévaluation des fonds d’archives, l’idée d’archives essentielles.
Auteur : Archives départementales de l’Eure